Page:Dussault - Amour vainqueur, 1915.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


PRÉFACE



À mon Affectionné,


Jeune encore, mais courageuse et fière, je viens déposer à tes pieds, cette modeste gerbe de fleurs, épanouies sous les soins particuliers que par amour, je leur ai prodigués, dans l’espoir de te ramener à la joie, au bonheur.

Bien des fois, impressionnée de ton malheur, convaincue de ton innocence, indignée de l’indifférence de ceux qui te devaient, et par devoir et par reconnaissance, le plus sincère et cordial appui, j’ai essayé de te défendre, j’ai essayé de t’être utile, d’adoucir tes peines et les douleurs morales qui te déchiraient le cœur ; bien des fois, j’ai fait appel à tous les sentiments de mon âme pour ne pas me sentir découragée. Comme au soldat au champ d’honneur, il m’a fallu la bravoure et le sang-froid ; comme à la suffragette, il m’a fallu la ténacité et la persévérance ; comme l’avocat, j’ai dû avoir recours, à de multiples arguments ; il m’a fallu dis-je, faire usage de tout ce que mon talent inventif pouvait me suggérer ; tout cela, je l’ai fait, en dépit d’amis qui te trahissaient, en dépit de certaines gens qui dans l’espoir de recouvrer des piastres perdues par la baisse, sur les valeurs immobilières, ne se faisaient pas scrupule d’oser attaquer l’honneur de celui, que j’adorais, pour sa noblesse de sentiments — toi — mon affectionné !

La pitié qui n’agit pas, est une pitié stérile ; j’ai eu la volonté d’exécuter mes desseins ; je ne le regrette pas.