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LES


COLÈRES DU FLEUVE




 
Il faut donc vous parler des maux de la patrie !…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Depuis longtemps déjà, notre France meurtrie,

Mais sentant dans son sein germer le renouveau,
Cueillant la fleur de vie au pied de son tombeau,
(Car si notre sang coule au fort de nos batailles,
Les mourants, derrière eux, font de riches semailles !)
Notre France croyait que son Ange fatal,
Désespéré de tout, désespérant du mal,
Et vaincu par l’aspect de nos forces nouvelles,
Avait cessé son vol et replié ses ailes !

Et, confiante, heureuse, elle riait encor !

Elle voyait mûrir ses riches moissons d’or,
Où, lorsque le soleil va rayonner, sans voile,
Chaque bleuet d’azur brille comme une étoile.
Les vergers regorgeaient, et pliant sous le faix
Les arbres réclamaient le secours des étais ;