Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/53

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Ajax se cabra en hennissant.

D’Arsac déchargea ses armes autour de lui. Des cris de rage s’élevèrent et les Peaux-Rouges s’avancèrent en rang serré.

— Pas moyen de reculer, gronda le chevalier, donc il faut avancer d’un côté ou de l’autre.

Il regarda autour de lui, tout en tirant. Retourner sur ses pas, était impossible ; devant lui s’ouvrait le sombre défilé par où avaient disparu les ravisseurs de Mlle Montluc.

Bien que cet étroit passage fut aussi gardé par les Sioux ce fut de ce côté que d’Arsac se décida d’avancer, avec l’espoir, avant de mourir, de tomber sur les bandits et de se venger.

Tous ces faits s’étaient déroulés dans l’espace de quelques secondes. D’Arsac était prompt dans ses décisions : il éperonna furieusement les flancs d’Ajax qui se cabra, puis bondit vers le défilé.

Les Peaux Rouges virent arriver sur eux un tourbillon furieux. Ils saisirent leurs haches ; mais déjà d’Arsac s’était frayé un passage au milieu d’eux, assommant, repoussant, refoulant les grappes humaines qui s’accrochaient aux rênes de son cheval.

Ajax passa dans un reflux sanglant et s’engagea en caracolant dans le sombre défilé, aussitôt poursuivi par une horde furieuse de Sioux.

D’Arsac entendit à nouveau les flèches siffler autour de lui.

— La fureur les empêche de viser posément, pensa-t-il.