Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/81

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tât à la tentative de meurtre de George Brassey et entendît, derrière une portière, les menaces faites à Mlle Montluc. Il s’empressa d’aviser le chevalier… Il était temps.

Mlle Maud Montluc fut reconduite chez elle par le chevalier d’Arsac. Dans un élan de reconnaissance, elle avoua à son sauveur, fort ingénument, inconsciemment même, qu’elle l’aimait.

Bien que fanfaron par nature, notre Gascon ne s’en était pas rendu compte. Il redevint très vingtième siècle pour expliquer posément à la jeune fille, en termes délicats, qu’il était sans fortune et, en même temps, trop fier pour épouser une dot, comme les jeunes gens de son temps. Il lui promit de lui garder un souvenir inaltérable au fond du cœur et de revenir si la… gloire daignait lui sourire un jour. Elle lui jura de l’aimer éternellement et de l’attendre fidèlement.

Le chevalier d’Arsac partit, en quête de nouvelles aventures, suivi de son inséparable César Poiroteau. Nulle fidélité n’égale celle d’un créancier.

Chemin faisant, la langue du Gascon se délia et, comme le chemin n’avait point d’arbres « à qui » parler, il fit des confidences à son garde du corps. Oui, dans un élan d’expansion, il confia à César Poiroteau l’entretien qu’il avait eu avec Mlle Maud Montluc.

L’âme du créancier se réveilla :

— Monsieur le Comte ! s’écria M. Poiroteau, voulez-vous mon avis ? Eh bien ! la fortune est passée près de vous et vous l’avez dédaignée. C’est un grand tort, une faute irréparable !…