Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/72

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— Oui. Je l’ai vu à la gare l’autre jour. Lisez l’Eldorado Times de demain et vous trouverez ceci à la colonne des déplacements : « Notre respecté concitoyen, M. Louie Wong, est parti pour San Francisco, mercredi dernier, en voyage d’affaires. »

— Mercredi ? Quel genre de type est-ce donc ce Louie ?

— Ma foi… un Chinois qui ressemble à tous les Chinois. Voilà cinq ans qu’il habite le ranch de Madden, d’un bout de l’année à l’autre. Je ne sais pas grand’chose sur son compte. Il ne parle pas beaucoup… sauf au perroquet.

— Au perroquet ? Quel perroquet ?

— Son seul compagnon au ranch. Un perroquet australien qu’un officier de marine offrit à Madden. Le millionnaire amena l’oiseau ici pour tenir société à son vieux serviteur. Le perroquet, qui s’appelle Tony, a passé sa jeunesse dans le bar d’un navire australien et son langage s’en ressentait passablement au début. Mais ces volatiles sont remarquablement doués et Tony apprit le chinois en compagnie de Louie.

— Pas possible ?

— Il n’y a là rien d’extraordinaire. Un perroquet répète tout ce qu’il entend. Et Tony bavarde dans les deux langues : un vrai polyglotte ! Dans le voisinage, on l’appelle le perroquet chinois.

■■

Ils approchaient d’un petit groupe de peupliers et de poivriers abritant une superbe maison de campagne… une oasis sur cette plaine aride.

— Nous y voici, annonça Holley. À propos… avez-vous un revolver ?

— Ma foi, non. Du moment que Charlie…

— Qui ça ?

— Rien. Je n’ai pas de revolver sur moi.

— Moi non plus. Alors, pas d’imprudence, hein ? Voulez-vous ouvrir la barrière ?

Bob Eden sauta de l’automobile et ouvrit la barrière toute grande. Quand Holley eut introduit Horace dans la cour, Bob referma la porte. Le journaliste amena sa voiture devant la maison et quitta son siège.

L’habitation du ranch était une magnifi-