LE MAJOR
out, dans cette Algérie, avait été
une révélation pour lui… une cause
de trouble presque — d’angoisse.
Le ciel trop doux, le soleil trop resplendissant,
l’air où traînait comme
un souffle de langueur, qui invitait à l’indolence
et à la volupté très lente, la gravité du peuple vêtu
de blanc, dont il ne pouvait pénétrer l’âme, la
végétation d’un vert puissant, contrastant avec
le sol pierreux, gris ou rougeâtre, d’une morne
sécheresse, d’une apparente aridité… et puis, quelque
chose d’indéfinissable, mais de troublant et
d’enivrant, qui émanait il ne savait d’où, tout
cela l’avait bouleversé, avait fait jaillir en lui des
sources d’émotion dont il n’eût jamais soupçonné
l’existence.
En venant ici, par devoir, comme il avait étudié cette médecine qui devait faire vivre sa mère