AVANT-LIRE
e sort littéraire d’Isabelle Eberhardt
est désormais fixé. Un accueil si empressé
qui a salué la publication de
ses Journaliers et de La Vie tragique
de la Bonne Nomade, montre combien
il était nécessaire — et de dégager la légende —
et de manifester le talent original de la jeune et romanesque
amante du Sud-Algérien. On sait désormais le
drame mystique que fut sa brève existence ; on connaît
le bouillonnement de ses pensées ; tout, même ses méditations
intimes, décèlent une âme fière et tourmentée,
irrésistiblement attirée par la lumière et fermement
résolue à faire de sa vie une sorte d’apostolat de la
liberté et de la poésie.
Il est impossible — non plus — de contester sa force originale. De même qu’il a fallu réduire à néant, le faux perpétré sous un prétexte réparateur par Vigné d’Octon, et toutes les fantaisies d’hommes de