Page:Edgar Poe Arthur Gordon Pym.djvu/227

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côte, et on la fend par un bout avec un couteau, l’incision étant d’un pouce ou de plus, suivant la dimension du mollusque. À travers cette ouverture, l’on fait par la pression sortir les entrailles, qui d’ailleurs ressemblent beaucoup à celles de tous les menus habitants de la mer. On lave alors l’objet, puis on le fait bouillir à une certaine température qui ne doit être ni trop élevée ni trop faible. On l’ensevelit ensuite dans la terre pendant quatre heures, et on le fait encore bouillir pendant un peu de temps, après quoi on le met à sécher soit au feu, soit au soleil. Les mollusques qu’on fait sécher au soleil sont les meilleurs ; mais quand j’en puis obtenir par ce moyen la valeur d’un picul (133 livres ⅓), j’en puis faire sécher trente piculs par le feu. Quand ils sont convenablement séchés, on peut les conserver sans danger trois ou quatre ans dans un endroit sec ; mais il faut les examiner de loin en loin, soit quatre fois par an, pour voir si quelque humidité ne les a pas atteints et gâtés.

« Les Chinois, comme nous l’avons dit, considèrent la biche de mer comme une friandise des plus recherchées, comme un mets des plus nourrissants et des plus fortifiants, et aussi comme très-propre à rajeunir un tempérament épuisé par les voluptés immodérées. L’article de première qualité est coté à un très-haut prix à Canton et se vend 90 dollars le picul ; la seconde qualité, 75 dollars ; la troisième, 50 dollars ; la quatrième, 30 dollars ; la cinquième, 20 dollars ; la sixième, 12 dollars ; la septième, 8 dollars ; et la huitième, 4 dollars ; toutefois, il arrivera souvent que de petites cargaisons