Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/107

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à s’entendre appeler), grand’maman, vous êtes bien souvent obligée de quitter votre rouet pour suivre les voitures qui gravissent la côte, et mettre des pierres sous les roues afin de les empêcher de dégringoler. Les gens qui sont là dedans ne vous donnent-ils pas un sou ou deux pour votre peine  ?

— Oui, mon enfant.

— Mais c’est bien fatigant pour vous de monter et de descendre si souvent la colline. Vous êtes tout essoufflée, et alors vous savez bien que vous ne pouvez plus filer. Si nous gravissions à notre tour la montée pour mettre des pierres sous les roues, vous pourriez rester à votre ouvrage. Peut-être que les voyageurs nous donneraient un son comme à vous, et nous vous apporterions toute notre recette. Tenez, bonne grand’maman, laissez-nous essayer, un jour, demain matin, voulez-vous ?

— Je veux bien, dit la vieille, nous verrons ce que vous pouvez faire ; mais je vous accompagnerai, à la montée deux ou trois fois, de peur que vous ne vous fassiez du mal. »

Le jour suivant les deux enfants, accompagnés, de leur grand’maman, comme ils l’appelaient, montèrent la colline à la suite des voitures, pour enrayer les roues. La vieille prit le chapeau du petit garçon, le donna à sa sœur et l’envoya auprès des portières pour recevoir l’argent qu’on