Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/113

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« Comment, Paul, tu sais que la femme du fruitier nous a dit que pour un sou elle nous donnerait une demi-douzaine de raisins ; maintenant, pour cette petite guinée, elle nous en donnerait cent cinquante douzaines ?

— À coup sûr, si elle en avait assez et si nous en désirions autant. Mais je crois que nous n’avons pas besoin de deux cent cinquante douzaines de raisins et qu’il ne nous serait pas possible d’en manger une aussi grande quantité.

— Mais nous pouvons en donner à grand’maman.

— Il y en aurait encore trop pour elle et pour nous, et nous serions bientôt rassasiés. Écoute donc, petite sœur, que je te dise ce que je pense. Nous pourrions acheter quelque chose pour grand’maman, qui lui serait très utile, qui lui durerait longtemps.

— Quoi, mon frère ? quelle espèce de chose ?

— Quelque chose dont elle nous disait hier avoir besoin l’hiver passé, quand elle souffrait de son rhumatisme. Tu sais, elle nous disait hier en faisant son lit qu’elle voudrait bien acheter cela pour l’hiver prochain.

— Ah ! oui, je sais ce que c’est… une couverture. Achetons une couverture pour elle. Comme elle sera contente de la voir ! Je ferai son