Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/114

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lit avec la couverture neuve, et puis je la lui ferai apercevoir. Mais, Paul, comment achèterons-nous une couverture ? où en trouve-t-on ?

— Ne t’inquiète pas de cela ; c’est mon affaire. Je sais où il y a des couvertures à vendre ; j’en ai vu d’étalées à la porte d’une boutique, la dernière fois que je suis elle allé à la ville.

— Tu as vu beaucoup de choses à la ville, mon frère ?

— Beaucoup ; mais je n’ai jamais rien vu là ou ailleurs qui m’ait fait autant d’envie pour notre grand’maman. Te souviens-tu comme elle tremblait de froid l’hiver dernier ? J’achèterai demain la couverture en allant porter à la ville ce qu’elle a filé.

— Et tu me l’apporteras pour que je fasse son lit bien proprement. Ah ! quelle joie ! quel bonheur ! fit Annette en battant des mains.

— Arrête ! paix ! ne bats pas ainsi des mains, Anna ! Ce ne sera pas tout bonheur ; je suis effrayé », dit Paul. Et il changea de contenance et son regard prit une expression grave. « Non, ce n’est pas juste ; je pense maintenant à quelque chose que je n’avais pas aperçu tout d’abord, et je suis tout effrayé de cela. Non, nous ne pouvons pas acheter la couverture.

— Pourquoi Paul ? pourquoi ?

— Parce que je ne crois pas ce cette guinée soit honnêtement à nous.