Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

garçon pour ne pas suivre un bon conseil. Il se rendit aussitôt avec sa sœur près de la vieille bonne femme, lui montra la guinée et lui conta comment cette pièce se trouvait en leur possession.

« Mes braves enfants, dit-elle, combien je suis contente de ce que vous me dites là ! Que vous avez bien fait de n’acheter ni raisins ni couverture avec cette guinée ! Je suis certaine qu’elle ne vous appartient pas : elle vous a été donnée par erreur. Il faut aller à la ville, et, en vous adressant à toutes les auberges, tâcher de retrouver la personne à qui elle appartient. Comme il est un peu tard, les voyageurs se seront arrêtés au prochain relais, et à cette heure celui qui vous a donné la guinée s’est sans doute aperçu de sa méprise. Votre premier soin doit être de vous enquérir du voyageur qui lisait dans sa voiture.

— Oh ! dit Paul, je sais un excellent moyen de le trouver. Je me souviens que c’était une grande berline peinte en vert avec des roues en rouge, et de plus qu’il y avait écrit sur la caisse : John Nelson. Vous m’avez dit que les noms écrits sur les voitures étaient ceux des maîtres de poste auxquels chaises appartiennent ; il n’y a donc qu’à demander John Nelson. Allons à la ville, ma sœur, avant qu’il fasse tout à fait nuit. »