Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/124

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tits paniers. Je leur avais dit de m’attendre dans la rue voisine, car je me défiais de cet homme… avec ses alouettes et son vin clairet. »

Paul et Annette furent ramenés en toute hâte par leur amie la marchande. La petite, en entrant dans la salle, reconnut aussitôt le monsieur qui lui avait souri sur la route et jeté un sou dans son chapeau, en regardant son frère enrayer les roues. Mais était-ce ce monsieur qui lui avait donne une guinée au lieu d’un sou ? c’est ce qu’elle ne pouvait affirmer.

« Mais moi, je reconnaîtrai bien si la guinée m’appartient ou non. Je l’avais marquée d’une croix ce matin avant de la mettre dans la poche de mon gilet. »

Il sonna et pria le garçon de dire à la personne qui était dans la salle voisine qu’il désirait lui parler.

« Le monsieur qui est dans le salon blanc ? dit le garçon.

— Je veux dire le maître du domestique qui a reçu une guinée de cet enfant.

— C’est M. Pembroke, » répondit le garçon.

M. Pembroke vint, et, quand il eut appris ce qui était arrivé, il pria le garçon de le conduire immédiatement dans la chambre où son domestique était attablé.

Celui-ci était assis devant ses alouettes et son vin clairet. Il soupait tranquillement sans se dou-