Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/148

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Mais Marie observa qu’il ne fallait pas toucher au trésor ; que, suivant les règles de la justice, il appartenait au propriétaire du château, et qu’il fallait le lui porter. Les enfants se soumirent, et le lendemain ils cheminaient vers la demeure de M. Hopkins. En passant devant la cure, ils entrèrent, et firent voir à Isabelle et Caroline ce qu’ils avaient trouvé.

Isabelle, qui avait reçu une brillante éducation, et dont les connaissances étaient fort étendues, alla chercher de l’eau régale (on appelle ainsi un mélange de deux acides qui dissout l’or), et s’aperçut bientôt que les médailles étaient du plus grand prix.

Caroline les regarda à son tour avec curiosité, et ne tarda pas à reconnaître que ces médailles se rapportaient au règne d’Henri VII, et qu’elles étaient précieuses au point de vue de l’histoire d’Angleterre. Sitôt qu’elles furent sûres de la valeur réelle du trésor trouvé par les orphelins, les deux jeunes filles cherchèrent à prendre toutes les précautions nécessaires pour que M. Hopkins ne le détournât pas. Elles firent à chaque pièce une marque invisible à l’œil nu, mais qu’on distinguait parfaitement à l’aide d’une loupe. Elles prièrent ensuite leur père d’écrire à M. Harvey, et de lui dire que ce trésor pouvait être évalué à trente ou quarante guinées environ.