Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/179

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somme énorme, et que le seul amour de la justice pouvait le faire persévérer dans un procès au sujet d’un morceau de terre qui, après tout, ne valait pas un penny. « Le prunier ne me cause pas le moindre dommage, mais je ne veux pas me laisser mener par un Écossais. »

Le procureur encouragea M. Oakly dans cette résolution qui était favorable à ses intérêts. Il excita encore les préjugés de son client contre les enfants de l’Écosse. Il mit son amour-propre en jeu, et, dans une longue conversation, il démontra que son honneur national était engagé à soutenir la lutte. Enfin Oakly en était venu à ce point qu’un jour, marchant d’un pas résolu vers le prunier, il disait : « Dût-il m’en coûter cent livres sterling, je ne me laisserai pas faire la loi par un Écossais. »

En ce moment, Arthur interrompit la rêverie de son père en lui désignant un livre et quelques plantes posés sur la muraille.

« Ceci est sans doute pour vous, mon père, car voici en même temps un billet qui vous est adressé ; c’est de l’écriture de Maurice. Faut-il vous l’apporter ?

— Oui, donne que je lise. »