Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/183

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gnaient la grosseur que vous leur avez vue. Je vous fais part de ceci afin que vous sachiez comment cultiver vos framboises, et parce que je me souviens que vous paraissiez fâché contre mon père quand il vous dit que la manière dont il cultivait les siennes était un secret. C’est là, sans doute, votre motif d’animosité contre nous, car vous n’êtes point venu voir mon père depuis cette époque. Maintenant je vous ai dit tout ce que je sais, et j’espère que vous ne me garderez pas rancune plus longtemps »

M. Oakly fut ravi de cette franchise et dit :

« Voilà qui est tout simple, Arthur, et qui vous apprendre qu’on voulait savoir sans faire de grands discours ; c’est plutôt d’un Anglais que d’un Écossais. Dis-moi, Arthur, sais-tu si Maurice est né en Angleterre ou en Écosse ?

— Non, mon père, je n’en sais rien, je ne le lui ai jamais demandé. Je ne croyais pas que ce fût important. Je sais seulement que, quel que soit le pays où il est né, Maurice est un bien bon garçon. Voyez, mon père, ma tulipe va fleurir.

— En vérité elle sera belle.

— C’est Maurice qui me l’a donnée. »

— Ne lui as-tu rien donné en échange ?

— Non, mon père. Et c’est précisément quand il avait eu sujet d’être bien fâché contre moi