Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/208

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les plates-bandes à soigner et je te payerai six sous par jour. Rappelle-toi seulement que tu dois être arrivé tous les matins à six heures.

— Je serai exact, madame, » répondit Jean en saluant et en remerciant.

Il avait hâte de revoir Pied-Léger ; mais ils se rappela que l’ouvrier lui avait confié les pierres, à la condition de lui rapporter la moitié du gain qu’il en tirerait ; il pensa qu’il valait mieux aller d’abord chez lui. Il prit donc le long de la rivière, et en un quart d’heure il arriva chez l’ouvrier, à qui il dit, en lui montrant sa demi-couronne :

« Tenez, voilà ce que j’ai retiré de vos pierres, nous allons partager.

— Non, dit, l’ouvrier ; la demi-couronne t’a été donnée. J’estimais mes pierres un schelling au plus, je ne garderai donc que six pence. Femme, donnez à cet enfant deux schellings ; et prenez sa demi-couronne. »

La femme ouvrit un vieux gant, et le mari, en tirant un petit penny en argent, le remit à Jean, et lui dit :

« Ceci est pour ta probité. La probité est, mon enfant, la meilleure règle de conduite. »

À quoi la femme ajouta :

« Conserve ce penny d’argent, emporte-le avec toi, il te portera bonheur.

— Il en fera ce qu’il voudra, dit le mari.