Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/243

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l’ouvrir, dit-il en tirant sur la ficelle : et il serra le nœud plus fort au lieu de le défaire. Benjamin ! comment avez-vous pu dénouer le vôtre ?… Qu’y a-t-il là dedans ? je ne puis détacher le mien, maudite ficelle ! Il faut la couper…

— Oh ! non, dit Benjamin, qui venait de défaire le dernier nœud de son paquet et qui traînait avec satisfaction la longue ficelle qu’il avait détachée. Ne la coupez pas Henri, Voyez la jolie corde mince et forte ; la vôtre est toute pareille ; ce serait dommage de la couper. Il n’y a pas de petite économie, vous savez !

— Bast ! fit Henri, que signifie un bout de ficelle ?

— C’est une corde de fouet !

— Soit une corde de fouet. Que signifie un bout de corde de fouet ? On peut en avoir une deux fois plus longue que celle-ci, pour quatre sous ! Et qui n’a pas quatre sous ? Allons, une, deux, ajouta-t-il en tirant un couteau, et il coupa la ficelle en plusieurs morceaux.

— Eh bien ! mes enfants, avez-vous défait mes deux paquets ? demanda M. Gresham en ouvrant la porte.

— Oui, monsieur, cria Henri, qui traînait le sien encore à demi ficelé… Voici le paquet !

— Et voici le mien, mon oncle, avec la ficelle qui l’attachait, dit Benjamin.

— Tu peux garder la ficelle pour ta peine.