Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/251

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avec une cocarde de même couleur à leurs chapeaux.

— C’est possible, dit M. Gresham en conservant toujours le même calme. Allons, mettez vos chapeaux et venez avec moi ; je connais un monsieur dont les fils seront certainement à ce tir a l’arc ; nous aurons chez lui toutes les informations nécessaires. Puis, quand nous l’aurons vu (il n’est pas encore onze heures), nous aurons le temps d’aller jusque Bristol et d’acheter de l’étoffe pour le costume de Benjamin, s’il lui en faut un absolument.

— Je ne sais que conclure de tout ce qu’il a dit, murmura Henri à l’oreille de Benjamin, en allant chercher son chapeau. Crois-tu qu’il ait l’intention de te donner ce costume ?

— Je crois qu’il m’en donnera un si c’est nécessaire, ou plutôt si je le trouve moi-même nécessaire, répondit Benjamin.

— Demandes-en un, ou tu n’es qu’un sot, crois-moi ; tu ne peux pas t’en passer ; je le sais bien, moi, qui ai dîné hier encore avec lady Diana, et qui connais le programme de la fête depuis le commencement jusque la fin. Je suis bien convaincu que ce monsieur chez qui nous allons va dire exactement comme moi.

— Nous verrons, dit Benjamin avec une tranquillité qu’Henri ne pouvait pas comprendre quand il s’agissait d’une affaire de toilette.