Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/274

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toutes les fenêtres étaient garnies de dames en grande toilette qui attendaient le passage de la société des tireurs d’arc.

Cette société se trouvait réunie sur la place, devant la librairie de M. Venley. Elle était prête à se mettre en marche ; le tambour n’attendait plus que le signal de lady Diana.

« Où sont votre arc et vos flèches, mon jeune ami ? dit tout à coup cette dame à Henri en passant en revue son régiment de bambins ; vous ne pouvez pas marcher sans vos armes. »

Henri les avait envoyé chercher, mais son messager ne revenait pas, et il regardait de tous côtés avec anxiété. « Ah ! les voici, s’écria-t-il soudain ; je reconnais les rubans. C’est ce brave garçon de Bristol qui me les apporte. Je ne méritais pas tant de bonté de sa part, » ajouta-t-il tout bas. »

Le jeune homme arriva tout hors d’haleine et remit à Henri son arc et ses flèches ; il n’avait pas eu le temps de s’éloigner que lady Diana lui cria : « Arrière, mon garçon, arrière ; votre bandeau ne fait pas bon effet parmi nos costumes ; ne vous tenez pas si près, on croirait que vous êtes avec nous. »

Le pauvre blessé, dont l’intention n’était pas de rester là, obéit tranquillement à l’injonction de lady Diana. Le tambour battit, le fifre se fit enten-