Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/275

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dre, et les archers se mirent en route, à la grande admiration des spectateurs. Henri s’avançait fièrement ; il lui semblait que l’univers entier devait avoir les yeux, sur ses épaulettes, tandis qu’en réalité personne ne faisait attention à lui pas plus qu’aux autres.

Le trajet lui parut plus court que d’habitude ; mais quelle fut sa désolation quand, arrivé à un endroit où la route se trouvait en mauvais état, il vit lady Diana monter à cheval pour éviter la boue, et les cavaliers qui l’accompagnaient suivre son exemple !

« Nous pouvons laisser les enfants se rendre seuls, dit lady Diana au jeune homme qui lui tenait l’étrier. Je vais appeler un d’eux pour lui indiquer le lieu du rendez-vous. »

Elle appela, et Henri, qui se trouvait en avant, s’élança avec rapidité vers la dame pour recevoir ses ordres !

Ainsi que nous l’avons déjà dit, il faisait ce jour-là un vent assez vif, et Henri ne pouvait pas garantir son visage pendant que lady Diana lui parlait ; il tira son mouchoir et fit sauter en même temps la balle qui lui avait été donnée dans la matinée, et que par mégarde il avait laissée dans sa poche, selon sa négligence habituelle.

« Oh ! ma balle neuve, » s’écria-t-il en courant pour la rattraper. Et au moment où il se baissait,