Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/277

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dame du voisinage qui lui fit un excellent accueil, quand elle sut qu’il était le neveu de M. Gresham.

De là, l’obligeant garçon courut chez M. Gresham demander des bas et des souliers propres pour Henri. Celui-ci ne pouvait se décider à renoncer à son uniforme ; il le frottait en tout sens, lavait les taches et disait : « La brosse enlèvera tout cela quand ce sera sec. » Mais bientôt la crainte d’arriver trop tard au rendez-vous l’emporta sur celle de paraître avec des vêtements tachés. Il répétait sans cesse à la dame qui faisait sécher son habit :

« Dépêchez-vous, j’arriverai trop tard. Faites un plus grand feu, je perdrai mon tour. Donnez-moi mon habit, je vais le mettre tel qu’il est. » Mais il n’y parvint pas facilement, car l’étoffe s’était rétrécie en séchant.

De nombreuses taches restaient encore sur les épaules et les basques de l’habit ; mais Henri ne fit attention qu’aux revers, qui étaient propres, et il se dit : « Je suis aussi bien qu’auparavant ; » puis, prenant son arc, dont les rubans avaient disparu, il se remit en route pour les Dunes.

Tous ses compagnons étaient hors de vue. « Je suppose que mon oncle et Benjamin étaient déjà partis quand vous êtes allé chercher mes souliers et mes bas ?