Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/305

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lant et Lesage ont pensé qu’il était de leur devoir de donner avis à toute la noblesse d’Angleterre, et en général à tous les gens comme il faut de la Grande-Bretagne, ainsi qu’à leurs amis et connaissances, qu’ils possèdent un assortiment complet du nouveau savon à la rose dont ils sont les inventeurs. Leur magasin est toujours à la Tête d’Hippocrate. Pour prévenir les contrefaçons, ils ont l’honneur d’avertir le public que leurs savons portent tous la signature « Vaillant et Lesage. »

— Ah ! quel incomparable comédien vous faites ! c’est à s’y méprendre ! on jurerait le conseiller Pouff en personne. Il faut absolument que je vous présente un de ces jours à mon amie lady Battersby, vous la ferez mourir de rire, et elle ne pourra s’empêcher de vous adorer. Allons ! encore, monsieur Frédéric, ne vous lassez pas. Pour moi, je passerais ma vie à vous entendre et à vous regarder. »

Enflammé par ces adulations et ces applaudissements, Frédéric montra tout son savoir. Il commença par contrefaire le colonel Épinette, se mouchant dans un mouchoir de baptiste, saluant Mme de Pervincle et admirent son ouvrage : « Ce n’est pas le travail d’une femme ; on reconnaît les doigts d’une fée ! »

Après le colonel, Frédéric, pour satisfaire au désir tout particulier de Marianne, fit une en-