Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/315

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— Mais je ne prétends tourner la tête à personne, répondit Frédéric avec vivacité ; puis il ajouta en se retournant : Du moins avec des singeries.

— Pourquoi non ? mon cher Frédéric. On ne doit pas cacher à ses amis des talents tels que les vôtres. D’ailleurs, on vous gardera le secret, je vous en réponds. Quant à la critique, ne vous préoccupez pas de celle de lady Battersby. Entre nous, je vous dirai qu’elle n’a jamais passé pour un juge fort compétent… C’est donc entendu, et je vous remercie. Comme vous vous êtes fait prier ! Oh ! vous n’ignorez pas votre propre valeur… Je vais vous demander maintenant une faveur. »

Frédéric la regarda avec surprise. Il croyait que Mlle Thérèse voulait seulement l’avoir le lendemain avec lady Battersby. Mais ce n’était pas tout.

« Vous connaissez le vieux quaker qui demeure au-dessus. Quel original ! lady Battersby et moi, nous nous amusons beaucoup de ses façons singulières. Il a, du reste, le meilleur caractère du monde. Si vous l’aviez vu seulement entrer au salon avec son air empressé, son éternelle sœur Berthe à un bras et sous l’autre son vaste chapeau à trois cornes, le bon type que vous auriez à contrefaire ! Non, vous ne nous avez rien fait d’aussi plaisant ce soir. Il faudrait le placer dans