Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/318

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que vous ferez un charmant ramoneur. Cela ne vous engage à rien.

— Je veux bien changer d’habits avec lui, mais juste le temps de vous montrer cette mascarade. »

Pendant que Frédéric changeait ses habits, Marianne disait à Mlle Thérèse :

« Je crois que Frédéric a raison de…

— De quoi, mon amour ?

— De ne pas vouloir aller chez ce monsieur pour l’étudier et se moquer ensuite de lui. Et puis je ne crois pas que ce soit bien de rire à ses dépens.

— Pourquoi cela, ma toute belle ?

— Parce qu’il aime beaucoup sa sœur, et qu’il est aux petits soins auprès d’elle. Vous avez vu, il ne veut pas qu’on trouble son sommeil.

— Ma chère amie, il n’est pas difficile d’être bon dans les petites choses. D’ailleurs, il n’a pas longtemps à lui donner des soins, et je ne crois pas qu’elle lui cause beaucoup de peine désormais.

— Que voulez-vous dire ?

— Qu’elle se meurt, mon enfant.

— Elle se meurt ! Elle se meurt avec ses belles couleurs si fraîches ! Ah ! Quel malheur pour son pauvre frère ! Mais elle ne mourra pas, j’en suis sûre ; car elle est leste et alerte quand elle descend les escaliers…

— Oh ! vous vous trompez.

— Si je me trompe, le docteur Panado Cardamum se trompe également, et cela me console.