Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/324

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— C’est vrai, il ne pouvait pas deviner. Laissez-lui tenir le bassin.

— Dieu soit loué ! C’est lui-même que j’entends ; s’écria Mlle Thérèse. Ah ! voici miss Sophie !

— Sophie ! ma chère Sophie ! c’est toi… N’approche pas de moi. Ne me regarde pas. Tu aurais honte de ton frère.

— Mon frère, où est-il ? fit Sophie considérant avec surprise les deux ramoneurs.

— Mais le voilà. C’est Frédéric, dit Marianne.

— Miss Sophie, ne vous alarmez pas, reprit alors Mlle Thérèse. Mais bonté du ciel ! n’est-ce pas Mlle Berthe ? »

À cet instant une femme parut dans le rayon lumineux qui éclairait l’escalier. Elle s’avança rapidement vers le groupe.

« Ah ! miss Berthe ! prenez garde à votre robe de mousseline blanche. N’approchez pas trop près de cet enfant, vous allez vous couvrir de suie.

— C’est mon frère, miss Éden, mon frère, qui va mourir ; s’écria Marianne en se jetant au-devant de Mlle Berthe et l’entourant de ses bras.

— Non, ma chère petite, répondit une voix douce, ne vous effrayez pas.

— Ce n’est rien, en effet. Figurez-vous, ma chère demoiselle, que ces enfants ont voulu faire une petite mascarade. Il n’y a rien de plus plaisant au monde… Mais voilà le sang qui cesse de couler…