Page:Edgeworth - L Absent tome 1.djvu/144

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qu’elle avait été forcée de mener, elle avait acquis des avantages ; son esprit s’était exercé sur tout ce qui se passait sous ses yeux ; elle avait formé son jugement et son goût par ses observations sur la vie réelle ; mais le vaste champ des connaissances n’avait jamais été ouvert devant elle. Elle n’avait point eu l’occasion d’acquérir de la littérature, mais elle l’admirait dans les autres, et particulièrement chez son amie miss Broadhurst. Miss Broadhurst avait eu tous les avantages de l’éducation qu’on peut se procurer avec de l’argent, et elle en avait profité d’une manière peu commune parmi ceux à qui ils sont ainsi prodigués : non seulement elle avait eu beaucoup de maîtres et lu beaucoup de livres, mais elle avait réfléchi sur ses lectures, et suppléé, par la force de son entendement, à ce qu’on ne peut acquérir avec le seul secours des maîtres. Miss