Page:Edgeworth - L Absent tome 1.djvu/229

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ment, et qu’il était peut-être dangereux qu’elle ignorât plus long-temps.

« Ne me parlez pas d’affaires, » s’écria-t-elle en dégageant ses mains de celles de son fils, « Parlez-en à milord, ou à ses agens, puisque vous allez en Irlande. Je n’entends rien aux affaires ; mais ce que je sais bien, c’est que je vivrai à Londres tant que je pourrai ; et que, quand je n’y pourrai plus vivre, je ne vivrai nulle part. Voilà comme j’envisage la vie, et telle est ma résolution, une fois pour toutes ; car si personne de la famille Clonbrony n’a de l’âme, grâce au ciel, j’en ai. » En achevant ces mots, elle s’éloigna majestueusement, et sortit. Lord Colambre la suivit ; car, après la résolution qu’il avait prise, et la promesse qu’il venait de faire, il n’osa pas s’exposer, en ce moment, à un tête-à-tête avec miss Nugent.

Il devait y avoir, dans la soirée, un