Page:Edgeworth - L Absent tome 1.djvu/40

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épaule, l’ouvrier irlandais qui avait l’air d’être tout à son ouvrage. Cependant, quand Mordicai, s’adressant à lui, le défia de dire quelque chose qu’il ne sût pas, Paddy, laissant là le tabac qu’il mâchait, se mit à raconter quelques-uns des exploits de sir Térence pour écarter des créanciers, éluder des saisies, rosser des sergens, endormir des gardiens, etc. dans un langage si étrange, si facétieux, avec des gestes si plaisans, que tandis que Mordicai était tout ébahi, lord Colambre ne put s’empêcher de rire de ce que disait son compatriote, et un peu aussi du conteur lui-même. Tous les ouvriers éclataient de rire machinalement, ou malicieusement, quoiqu’ils ne comprissent pas la moitié de ce que disait Paddy ; mais son idiome et son accent suffisaient pour produire cet effet.

Mordicai attendit que ce rire fût