Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/435

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Ses regards supplians, son attitude soumise, ses larmes, ses paroles m’émurent au point que j’allois céder ; mais me rappelant ce que je devois à la justice et à mon propre caractère, ma vertu fit effort sur elle-même et m’inspira cette réponse :

« Ne me pressez pas davantage, ma chère Ellinor ; ce que vous demandez est impossible ; demandez tout ce qui dépend de moi, vous l’obtiendrez, mais ceci n’en dépend plus. »

Tout en lui parlant je tâchois de la relever, mais elle me résista avec une opiniâtreté extrême.

« Non, je ne me releverai pas, s’écria-t-elle ; laissez-moi mourir ici, et brisez mon cœur à force de cruauté. Votre sentence tombe sur moi, et il est juste que j’en porte le poids tout entier. Mais vous le sentirez aussi,