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Edits et Reglemens

que nous leurs avons données de tems en tems de nôtre bonté paternelle, et fait universellement connoître qu’ils ne nous étoient pas moins chers que nos anciens et naturels Sujets, nous aurions en l’année 1660 réduit toutes les impositions qui se levoient sur lesdits Païs, tant pour quartier d’hiver, subsistances de Troupes, dîmes militaires, lieux d’assemblées, routes et passages, à une somme de soixante mille livres, qui est si modique, eu égard à la fertilité, qualité et étendue dudit Païs, qu’elle doit plutôt passer pour un simple droit de reconnoissance que les Sujets doivent à leur Souverain, que pour une imposition proportionnée : Ce traitement si favorable a rapellé dans les Païs un bon nombre de Familles que les désordres et la désolation qu’aporte la guerre avoit forcé de déserter : mais comme il est difficile que l’ancienne abondance y puisse renaître, ni le commerce s’y rétablir si l’un et l’autre ne sont aidés par des moyens extraordinaires, nous avons recherche tous ceux qui y pouvoient le plus utilement contribuer. À ces causes, de l’avis de nôtre Conseil où étoit la Reine nôtre très-honnorée Dame et Mère, nôtre très-cher et très-amé frère le Duc d’Orléans et autres Princes et notables Personnages : et de nôtre grâce spéciale, pleine puissance et autorité Royale, Nous avons par ces présentes signées de nôtre main dit et ordonné, disons, ordonnons, voulons et nous plaît, que dans trois mois du jour de la publication des présentes dans tous les lieux où besoin sera, les habitans originaires desdits Païs, qui s’en sont retirés à l’occasion de la guerre, soient tenus de réprésenter pardevant les Sieurs Commissaires qui seront à ce par Nous députés, les Titres concernant la propriété des Châteaux,