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histoire de l'abbaye des écharlis

et permet, en 1197, aux religieux de mener paître, en tout temps, leurs animaux sur tout son fief ; mais les religieux devront réparer les dommages qu’ils causeront[1]. De plus, Guillaume donne un de ses hommes, Robert, et la moitié de son mobilier. À la mort de Robert, sa femme, ses enfants et la moitié du mobilier redeviendront la propriété de Guillaume[2].

À l’exemple de leur maître, Gautier, chancelier, et Gautier, écuyer du comte, abandonnent une terre et une vigne qu’ils possèdent à Joigny

En 1188, Joduin, vicomte de Joigny » cède une partie de sa forêt contiguë à celle des religieux ; il donne, avant d’aller à Jérusalem, avec l’assentiment de sa femme, de son fils Renaud et de Guy, son frère, un muid d’orge à prendre chaque année sur sa grange de Précy[3] ; la même année, son frère, Guy, vicomte de Joigny, donne aussi, avant son départ pour la Croisade, un muid d’avoine en aumône à prendre sur sa terre de Saint-Aubin[4].

D’autres personnages font aussi des donations avant de partir pour la Terre Sainte : Jean d’Arcis, du consentement de sa femme et de ses enfants, abandonne (1189) en commun et à perpétuité, aux abbayes des Écharlis et de Fontainejean, ce qu’il possède au moulin du Frêne[5] ; Aganon des Sièges cède (1190), avec l’assentiment de sa femme, Tèce, et de ses frères, un pré et une vigne située à Joigny. À sa mort, les religieux auront sa part des dîmes de Villefranche ; à la mort de sa femme et à la sienne, ils auront ce qui lui revient des maisons d’Avin le riche. Ce don sera valable s’il entre en religion ou s’il reste au delà des mers. Il est ratifié par la comtesse de Joigny et par son fils, Guillaume, avec cette clause que les maisons seront complètement libres quand elles deviendront la propriété des religieux. L’abbé des Écharlis prête à Aganon 50 livres de Provins (environ 8.125 fr.) que Tèce promet de rendre, moitié à la Toussaint prochaine, moitié à la Toussaint suivante. Guy, archevêque de Sens, approuve cette donation[6].

  1. Quantin, Cart. de l’Yonne, II, p. 480.
  2. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  3. Quantin, Cart. de l’Yonne, II, p. 389.
  4. H 651, registre.
  5. Quantin, Cart. de l’Yonne, II, p. 399.
  6. Id, ibid., p. 420.