Page:Edmond Régnier - Histoire de l'abbaye des Écharlis.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
255
histoire de l'abbaye des écharlis

frises : elle devait probablement recouvrir un monument primitivement élevé. Comme l’inscription qui encadre la pierre est en très beaux caractères gothiques du xiiie siècle, ce monument a probablement été élevé à la mémoire de Ferry de Seignelay qui vivait en 1231 et eut ainsi sa sépulture dans l’abbaye. Cette pierre, achetée par la famille de Saint-Phalle de Cudot, se trouve actuellement dans l’église de Cudot.

En 1301, Hugues, seigneur de Conflans et de Précy, maréchal de Champagne, déclare[1] que « pour le remède de son âme et pour la très grande dévotion que lui et Alexandra, sa femme, ont envers l’abbaye de la bienheureuse Marie des Écharlis », ils y choisissent l’un et l’autre leur sépulture. Les seigneurs de Prunoy[2] y ont aussi leur sépulture. Deux bénédictins, Dom Martène et Dom Durand, racontent, dans le Voyage littéraire qu’ils ont publié en 1717, qu’ils trouvèrent, dans le Chapitre, plusieurs tombes sur lesquelles étaient gravées les inscriptions suivantes :

« 1° Cy gist messire Guillaune de Prunay, chevalier, qui trépassa l’an de grâce 1292 la vaule de Saint-Climent. Priez pour lui, bone jant, que mercy ly facent. Amen.

« 2° Cy gist Madame Gilles, dame de Prunoy, femme jadis monseigneur Guillaume, chevalier, seigneur de Prunoy qui trépassa l’an de grâce MCC quatre vingt dix huit, le dimanche dans la quinzaine de Pâques.

« 3° Cy gist noble dame Madame de Prenoy, jadis femme de Monseigneur Jean de Prenoy, chevalier, laquelle trépassa l’an de grâce 1312, landemain de Pasques, Diex ly fasse mercy. »

Des comtes de Joigny y sont enterrés :

Comitissa Aulidis Joviniaci,
Verbo veraci pollens et mente sagaci.
Ecce Johengniaci requiescit in ecclesia cit,
Coines ornatus meritis, miles pfobatus,
Nobiliter natus, largus bene morigeratus.
Hic tibi, Christe, cornes sit sirie fine cornes.

Voici l’épitaphe d’un seigneur d’Ordon :

Hic sum pauper mis, Guillelmus cornes intermis
Materies vermis, miserere super me pater, mis.

  1. H 648, liasse.
  2. Recherches historiques par Tarbé. Sens, 1848.