Page:Eekhoud - Kermesses, 1884.djvu/187

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Assez marri et confondu par cette nouvelle mésaventure, il s’apitoya et chercha des raisons consolantes. Elle l’entraîna dans la pièce principale. Il essaya de la calmer. Mais avec une volubilité fébrile elle débonda son cœur, parla de réparation, de mariage, du scandale, de la fureur des quatre hommes et enfin elle reprocha au menuisier de plus en plus penaud de choisir ce moment calamiteux pour la tromper avec une guenuche. Marcus protesta de son repentir et de son inaltérable tendresse, mettant son infidélité sur le compte d’un aveuglement passager. Il ne chérissait qu’elle, sa Véva, et allait le lui prouver victorieusement. Il lui revenait affamé de sa présence et de son contact.

Plus Mark prodiguait les consolations et les caresses, plus elle geignait. Il l’avait prise sur les genoux et soufflait des paroles chaudes dans son cou potelé. Haletant, excité maintenant par cette douleur il parlait possession, elle répondait mariage. Comme il faisait le sourd, elle se débattait rageusement, élevait la voix et menaçait de tout révéler à son ogre de père. Une crise de larmes de dépit entrecoupée de reproches la secouait. Tout à coup elle se dégagea, véhémente et furibonde ; somma le volage de l’épouser.

— Ah ! pour cela, non ! répondit-il, regrettant sans doute de ne pas m’avoir écouté. Et puisque je suis reçu de cette façon, bonsoir, ma mie…

Il se leva et se dirigea vers la porte de la cuisine pour regagner la cour.

Avant qu’il l’eût atteinte, cette porte s’ouvrit.

Une clarté soudaine emplit la chambre.