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LES FUSILLÉS DE MALINES

priété privée, ils feront rendre gorge aux concussionnaires officiels. Ils se morfondraient peut-être longtemps à cette place si ce dégourdi de Schalk, décidément plus ingénieux que tous ces pâlots réunis, mesurant d’un coup d’œil la hauteur de la porte et de la maçonnerie dans laquelle elle s’encadrait, ne se fût écrié : « Mais rien de plus simple que de nous introduire dans la cage ! Vous allez voir ! Allons, cinq hommes de bonne volonté, pour faire la courte échelle à Tistiet, qui s’engage — n’est-ce pas l’Oiseleur ? — à nous ouvrir la porte quand il sera passé de l’autre côté. »

Voilà les cinq auxiliaires demandés.

Chiel le Torse se plaçant à combreselle, son lieutenant Heratens, avant de monter sur ses épaules, profite de cette posture favorable pour lui appliquer sur les fesses une claque retentissante. Chargé du Blanc, le Torse s’arcboute, les jambes un peu écartées, et les poings sur les hanches, se redresse lentement, de manière à servir de soubassement à l’édifice en construction. Gilles Bull, un polderien trapu et rebondi de Sennegat, s’aide comme marche-pied