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LES FUSILLÉS DE MALINES

tions d’une fugue d’écolier, d’un simple coup de tête. La commission militaire était prête à les gracier, quoiqu’on les eût pris les armes à la main et signalés l’un et l’autre comme se trouvant constamment à la tête des rassemblements dans Malines ou dans les environs. Il leur accorderait la vie sauve et même la liberté, s’ils promettaient, dorénavant, de rentrer dans le devoir et de joindre, dès maintenant, comme volontaires, les régiments en campagne. Il les engageait paternellement à apporter, au service de la grande cause républicaine, le zèle et l’ardeur qu’un coupable égarement, résultat de pernicieux conseils, leur avait fait prêter aux factieux, aux suppôts du fanatisme !

En s’adressant aux jeunes gens, Mazingant se départissait de son ton rogne et péremptoire. Tistiet et Tony auraient pu se croire, plutôt que devant un conseil de guerre, devant un conseil de milice appelé à se prononcer sur leurs aptitudes pour le service.

L’interprète leur ayant traduit en substance cette admonestation clémente, ces