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LES FUSILLÉS DE MALINES

aux « fransquillons » et de les mettre hors d’état de nuire.

Le bouillant Chiel et quelques autres des plus montés contre les étrangers et leurs créatures, poussèrent un grognement en entendant cet appel à la modération. Pour les faire taire, leurs voisins leur appliquèrent, sans violence et comme en badinant, la main sur la bouche. Au fond, ces irréconciliables se fussent montrés les plus perplexes et les plus humains au moment d’en venir aux extrémités qu’ils préconisaient.

« Vis à vis de la propriété, continuait de leur apprendre Marguerie, on entretient moins de scrupules. Il faut de l’argent pour s’organiser, pour équiper et nourrir les enrôlés sans ressources. C’est bien le moins qu’on fasse dégorger les exacteurs. À Putte, on a mis à sac et pillé la demeure de deux concussionnaires : Borré, l’agent municipal, et l’huissier Lambert. La même danse se mène à Lichtaert et à Berlaer. Dans cette dernière commune, les blousiers se rangent sous les ordres de Caeymax, un ancien notaire. Un autre notaire patriote, Anthoni