Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/107

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mer la voix d’airain et le reflet blême qui était de la vie dans la nuit sinistre.

Il semblait que maintenant la brise s’éleva un peu du côté de l’ouest ; cela se sentait au visage, et des bouffées de brume traversaient vite l’éclat du feu. Peut-être le vent allait-il nettoyer l’espace et découvrir les phares de la terre et du ciel ? La Louise renifla vers l’océan, étreignant de toute la force de son nouvel espoir la main de Marie-Jeanne, et soudain elle poussa un cri.

— Là ! là ! sur l’eau !

Le son de la cloche se cassa dans une note. Les trois femmes se penchèrent sur le gouffre noir d’où montait un bruit de clapotis. La Perchais appelait à tue-tête :

— Julien ! Julien ! c’est-il tei !

— C’est mei, on y va !

La Marie-Jeanne et la Louise furent secouées. Elles attendaient la voix d’Urbain. Enfin la première demanda :

— Et mon homme ? et Coët ?

On ne répondit pas d’abord et elles entendirent le canot heurter violemment les viviers d’Izacar. La Marie-Jeanne tremblait. Sous elle une voix grogna :

— Coët ! j’pense pas qu’il rentre à c’te nuit !

Elles n’étaient plus que toutes les deux sur la jetée, Louise et Marie-Jeanne. Dieu qu’il faisait