Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/127

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Et il rentra dans la maison.

La Gaude ne s’en inquiéta pas et partit avec Jean-Baptiste. Dehors le vent ballonna son cotillon court en menaçant de la trousser. Elle rit largement, plaisanta et continua d’avancer en écrasant les salicornes brûlées sous son sabot gaillard. Ils franchirent la crête de l’îlot que le vent rase jusqu’à la pierre. La mer brisait à blanc à leur gauche, du côté de l’ouest, et ressaquait doucement à leur droite sous la falaise. Les deux tours se dressaient devant eux. L’ancienne découronnée de sa lanterne, colonne granitique évasée en campane au sommet, à quatorze mètres en avant de la nouvelle, plus haute, plus forte, surmontée d’une cage en verre casquée de bronze. Des toits roses, très bas, se serraient à son pied sur des murs immaculés.

Quand ils entrèrent, un bouchon de vent s’engouffra avec eux et le phare ronfla comme une cheminée. Sémelin qui fourbissait des instruments ne se retourna point en entendant deux pas. Piron entraîna la Gaude loin du vieux.

Elle s’émerveillait de la propreté. Il n’y avait que cuivre et chêne ciré. La chambre de l’ingénieur était comme une glace où l’on se mirait en raccourci dans les planchers. Jean-Baptiste s’attarda à montrer sa chambre : un lit de fer, une table, deux chaises. Des images pieuses et une