Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/132

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La veille était longue dans cette nuit de février ténébreuse et calme.

Le doux bruit grésillant de la mer environnait le phare, traversé parfois du cri en mineur d’un oiseau perdu. Piron astiquait des cuivres pour s’occuper. À une table, Sémelin reproduisait, sur un carton, une Sainte Vierge avec des coquillages.

La lampe de Jean-Baptiste, qui marchait sur ses chaussons, errait sans bruit par les chambres en réveillant les objets au passage. Sémelin brassait par moment des coquilles pour en choisir une bleue. Et puis se refermait le silence énorme où la mer grignotait les rochers au dehors.

Tout à coup une sonnerie éclata, stridente à faire frissonner. Sémelin gagna la tour où Piron montait déjà. Toutes les trois heures, l’appareil appelle ainsi quand le contre-poids qui entraîne la lanterne est à bout de course.

Dans la petite chambre des placards, sous le feu qui tournait au-dessus de leur tête, Sémelin visita le mouvement tandis que Piron relevait le poids.