Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/138

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la lueur du phare qui balayait régulièrement l’horizon. La nuit n’avait pas cessé d’être calme.

Un autre petit feu, voltigeant sur la falaise, annonça Gaud qui marchait dans les frottements de sa capote cirée.

— Il est quatre heures, dit-il, y a flot.

Et comme il interrogeait sur le naufrage, en émettant des hypothèses, Sémelin le musela d’une réponse.

— Sauve ton homme, il t’ racontera l’affaire !

Le vieux se déployait activement. Des goémons craquaient, des cailloux roulaient sous ses galoches, et de ses yeux, faits à la nuit, il guettait les vagues du plus loin possible. Piron fouilla quelque temps de son côté, puis il escalada la falaise en disant :

— Je vas au phare, rapport au poids…

Rapidement il remonta le mouvement et ressortit après avoir éteint et rangé son fanal. Cinq minutes plus tard, il franchissait à tâtons le pont-levis du sémaphore, enjambait les trois marches de la maisonnette et poussait la porte.

Quelque chose tomba dans l’obscurité avec un bruit mat. Il poursuivit dans le coin droit de la pièce, jusqu’à ce qu’il se heurtât au lit où ses deux bras s’abattirent et rampèrent sur les couvertures.

— C’est toi, Jules ? fit la Gaude.

Il ne répondit pas. Mais avertie par le souffle