Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/236

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Et riquiqui
Nous voilà partis ;
Si les vents sont bons,
Demain nous partons !

Mais brusquement il reçoit une taloche. C’est son père qui l’empoigne et le rentre à la maison…

P’tit Pierre s’éveillait en sursaut, avec une sensation douloureuse dans le dos.

— Eh p’tit saligaud, t’en avais une cuite hier soir ! Si j’t’avais point ramené pourtant !…

Il essaya de se redresser, mais la tête lui fendait et il retomba sur les voiles en clignant des paupières. Au-dessus de lui, il y avait un carré de lumière pâle, la face ronde du père Clémotte et quelqu’un d’invisible qui marchait sur son crâne. Où était-il ?… Pourquoi la fenêtre habituellement devant ses yeux, paraissait-elle au plafond ? Et qui chantait à cette heure-ci, dans le village ?

Il écouta avec effort. Des voix écorchées mâchaient sa chanson :

Et riquiqui
Nous voilà partis ;
Si les vents sont bons,
Demain nous partons !

Du coup il se hissa hors du panneau, et vit de l’eau terne dans l’aurore grise autour de lui,