Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/269

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aller dans les bras du jeune homme, la joue tout contre sa chemise qui sentait le sapin et la sueur. Ils se câlinaient, s’embrassaient ; mais P’tit Pierre lâchait parfois au milieu de leurs jeux :

— Un canot qui nage !… Un navire dans le chenal !… parce qu’il écoutait la mer retentissant d’un bruit de rame, ou apercevait un feu.

Au courant de l’aventure le père Bernard se réjouit. Le jour qu’il l’apprit, il rentra prévenir sa bonne femme.

— Tu sais, le gars fréquente la Cécile, la fille à Pelot !

— Tant qu’ils f’ront point l’mal…

— Crains rien, ça doit se garder c’te p’tite boulotte, mais a gardera aussi le gars, tu comprends !

La mère Bernard sourit, hocha la tête et songea au joli couple que devaient faire son beau gars et la Cécile déjà formée comme une vraie femme.

Ils reparlèrent de l’affaire, de temps à autre, et petit à petit, risquèrent des projets et arrangèrent un mariage, Pourquoi pas, si la petite était sérieuse ?… Quant à Pelot, Bernard en répondait pour l’avoir commandé : c’était franc comme l’osier et doux comme un mouton. Et puis il possédait du bien, les deux prés derrière l’école.