Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/90

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— Ils s’ battent nom de Dieu ! ils s’ battent !

— Perchais devait virer au large de Coët !… Urbain est dans son droit !

Mais la Perchais jette rageusement :

— Il a toujours raison c’te fils d’ vesse ! On passe où on peut !

— Pourquoi qu’y a des règlements alors, rétorque sévèrement le brigadier Bernard.

— Pasqu’y a d’ malhonnêtes gens… fait la Marie-Jeanne, sans ça…

— Qu’est-ce qui lui parle à c’te putain !

— Tu rages pasque ton homme s’a fait battre !

— Ben sûr ! Perchais a trouvé son maître, d’puis l’ temps qui crânait !

— Coët est dans son droit !

— Perchais s’a foutu en travers en exprès !

— Menteur !

— De quoi !

Les vieilles chaînes qui enserrent la foule font le ventre ; l’estacade paraît osciller comme un navire, tant les coiffes et les chapeaux houlent tumultueusement. Les partis se divisent, la dispute s’envenime et de terre le public accourt vers les cris. L’arrivée des plaisances passe dans l’indifférence malgré le canon. Tout l’intérêt est là-bas, dans ces deux grands sloops embrochés au large, et sur lesquels des hommes se hachent.

— Coët se dégage !… Il part ! il part !