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960 francs, qu’elle prendra sur les biens de mon père, s’il meurt en mon absence. Je fais tout ce qu’elle veut ; je lui abandonnerais même tous mes droits si elle le voulait ainsi, tant j’ai de plaisir à la quitter. Ah ! le bon petit cœur qu’a ma mère !… je la crois juive… Adieu, ma bonne ***, conserve ta santé. Si je réussis à quelque chose, je t’appellerai auprès de moi. Crois-moi ton meilleur ami.

LETTRE II.

Le 6 germinal.


Je suis comme vous, Madame, bien étonné que vos malles ne vous soient pas déjà parvenues. Si vous ne les avez pas reçues, dans ce moment on me trompe encore : je n’ai point épargné mes pas et mes soins pour obtenir qu’on vous les expédiât de suite : d’ailleurs je n’ai fait que ce que je devais, et vous savez que sous le rapport du devoir je suis très-stricte.

Vous me parlez des souffrances physiques que vous a fait éprouver ce petit voyage ; je m’y attendais bien, connaissant la délicatesse de votre tempérament ; mais je ne m’attendais pas