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une consécration. Il pouvait demeurer pour elle un ami, un frère, et n’apporter à l’interprétation de sa conduite que la plus généreuse confiance.



CHAPITRE VIII


M. Casaubon n’eut pas de nouvelle attaque, et, au bout de peu de jours, il commença à reprendre sa vie normale. Mais Lydgate parut considérer le cas comme nécessitant beaucoup d’attention ; il restait longtemps assis auprès de son malade à l’observer. Aux questions que lui fit M. Casaubon sur son état, il répondit que la cause de sa maladie tenait à une faute commune aux hommes de science : une application trop forte et continue ; le remède était de se modérer dans son travail et de rechercher la variété dans ses délassements. M. Brooke, qui assistait à l’une de ces conversations, suggéra que M. Casaubon ferait bien de se mettre à pêcher comme Cadwallader, d’avoir un établi de tourneur, de fabriquer de petits objets, des pieds de table et ce genre de choses-là.

— En un mot, vous me recommandez de prendre les devants sur l’arrivée de ma seconde enfance, dit le pauvre Casaubon non sans quelque amertume. Ces choses-là, ajouta-t-il en regardant Lydgate, me distrairaient comme pourraient se distraire les prisonniers d’une maison de correction en nettoyant de l’étoupe.

— J’avoue, dit en souriant Lydgate, que la distraction est une prescription peu satisfaisante. C’est à peu près comme si on demandait aux gens de se maintenir en bonnes dispositions. Je devrais peut-être vous dire tout simple-