Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/154

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régler avec vous, je vous le jure. Vous n’osez pas avancer sans vot’ cheval et vot’ fouet. J’en aurai bientôt fait de vous faire rendre le souffle, moi, bientôt fait !

— Attendez une minute, je ne tarderai pas à revenir, et je réglerai son compte à chacun de vous, à son tour, si vous y tenez, dit Fred qui avait confiance dans son talent à la boxe.

Pour le moment, il voulait rejoindre Caleb et le jeune garçon étendu à terre.

Le jeune homme avait la cheville tordue et en souffrait beaucoup, mais n’était pas autrement blessé, et Fred le mit sur son cheval, afin qu’il pût aller se faire soigner chez Yoddrell.

— Faites mettre le cheval à l’écurie, et qu’on prévienne les agents qu’ils peuvent revenir pour leurs opérations. Le champ est déblayé maintenant.

— Non, non, dit Caleb. Voici un instrument cassé. Ils devront y renoncer pour aujourd’hui, et cela vaut tout autant. Là, prenez tout cela devant vous, sur le cheval, Tom.

— Je suis heureux de m’être trouvé là au bon moment, monsieur Garth, dit Fred pendant que Tom s’éloignait. On ne sait pas ce qui aurait pu arriver si la cavalerie n’était accourue à temps.

— Eh ! eh ! c’était une chance, dit Caleb d’un air distrait, en regardant du côté où il travaillait un moment auparavant. Mais, le diable les emporte, voilà ce qui arrive quand les hommes ne savent ce qu’ils font, me voilà dérangé dans le travail de ma journée. Je ne puis continuer ma besogne sans quelqu’un pour m’aider, avec la chaîne d’arpenteur. Pourtant ! Il se dirigeait vers l’endroit désigné avec une expression de mécontentement, comme s’il avait oublié la présence de Fred, lorsqu’il se retourna soudain et dit rapidement : Qu’avez-vous à faire aujourd’hui, jeune homme ?

— Rien du tout, monsieur Garth. Je vous aiderai avec