Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/260

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et à des jeux divers pendant qu’on préparait des tables de whist dans une pièce écartée de l’autre côté du hall. M. Farebrother fit un robber pour faire plaisir à sa mère ; mais il ne tarda pas à donner sa place à M. Chichely et quitta la chambre. Au moment où il traversait le vestibule, Lydgate venait de rentrer et ôtait son par dessus.

— Vous êtes précisément l’homme que je cherchais, dit le vicaire, et au lieu d’entrer au salon ils restèrent à se promener dans le hall et allèrent s’appuyer à la cheminée dont le courant d’air froid animait le brasier ardent. Vous voyez que je m’arrache assez facilement du whist, continua-t-il en souriant à Lydgate, à présent que je ne joue plus pour gagner. C’est à vous que je le dois, mistress Casaubon me l’a dit.

— Comment cela ? dit Lydgate froidement.

— Oh ! vous ne vouliez pas que j’en fusse informé. J’appelle cela une réserve peu généreuse. Pourquoi se pas laisser à un homme le plaisir de sentir que vous lui avez rendu service ? Je ne crains pas, comme certaines personnes, d’avoir de l’obligation à quelqu’un : sur ma parole, je préférerais même en avoir tous les hommes pour leurs bons procédés.

— Je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire, repartit Lydgate, si ce n’est que j’ai une fois parlé de vous à mistress Casaubon. Mais je ne l’avais pas soupçonnée de manquer à la promesse qu’elle m’avait faite de n’en rien dire.

— C’est à Brooke que cela est échappé l’autre jour seulement. Il a eu la bonté de me dire qu’il était très heureux de me voir en possession de la cure, bien que vous fussiez venu à la traverse de ses plans, que vous m’aviez décerné des doges comme à un Ken ou à un Tillotson et ce genre choses, si bien que mistress Casaubon n’avait plus voulu entendre parler d’un autre.