Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/267

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— Mon oncle Bulstrode devrait vous allouer un traitement pour le temps que tous donner à l’hôpital : n’est pas juste que tous travailliez pour rien.

— Il était entendu, depuis le début, que mes services seraient gratuits. Cela n’a pas besoin non plus d’entrer dans notre discussion. Je vous ai indiqué là seule chose probable, dit Lydgate impatiemment.

Puis, se contenant, il continua avec plus de calme :

— Je crois savoir une ressource qui nous délivrerait d’une bonne partie de nos difficultés présentes. J’ai appris que le jeune Ned Plymdale allait épouser miss Sophie Toller. Ils sont riches, et il n’arrive pas souvent qu’il ait une bonne maison vacante à Middlemarch. Je suis sûr qu’ils seraient heureux de nous prendre cette maison avec la plus grande partie de notre mobilier, et disposés à payer largement pour le bail. Je pourrais me servir de Trumbull pour en faire parler à Plymdale.

Rosemonde quitta les genoux de son mari et marcha lentement jusqu’à l’autre bout de la chambre ; quand elle se retourna de son côté, il était évident que les larmes lui étaient venues aux yeux et qu’elle se mordait la lèvre et serrait ses mains l’une contre l’autre pour s’empêcher de pleurer. Lydgate était malheureux, secoué par la colère, il sentait pourtant qu’il serait indigne d’un homme de faire éclater sa colère en ce moment même.

— Je suis désolé, Rosemonde ; je sais combien tout cela est pénible.

— Je pensais au moins qu’après avoir supporté le renvoi de la vaisselle plate et l’inventaire que cet homme est venu faire de notre mobilier, j’aurais pensé que cela suffisait.

— Je vous l’ai expliqué au moment même, chérie ; ce n’était qu’une garantie à donner, et derrière cette garantie, il y a une dette. Et il faut que cette dette soit payée dans le courant des mois prochains, sans quoi nous serons forcés de