Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/348

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quatre heures. Lorsque je suis entré ici avant huit heures, il était à peu près dans cet état.

Lydgate ne fit pas d’autre question, mais observa le malade en silence jusqu’au moment on il prononça :

— Tout est fini !

Le matin de ce jour, Lydgate se sentait libre et plein d’espoir. Il était rendu à son travail avec tout son entrain d’autrefois et se sentait assez fort pour supporter tous les manquements de sa vie conjugale. Il avait la conscience que Bulstrode avait été son bienfaiteur. Mais ce qui venait de se passer le troublait. Il ne s’était pas attendu à une telle fin. Cependant il ne savait guère comment questionner Bulstrode sans courir le risque de l’offenser. Il pouvait interroger la femme de charge, mais quoi ! l’homme était mort. À quoi bon supposer que l’ignorance ou l’imprudence de quelqu’un avait pu le tuer. Et après tout, lui-même pouvait s’être trompé.

Bulstrode et Lydgate retournèrent ensemble à cheval à Middlemarch, causant de choses et d’autres : du choléra, des chances du bill de réforme à la Chambre des lords et de la ferme décision des Unions politiques. Bulstrode parla de la nécessité d’élever à Raffles une tombe au cimetière de Lowick, en ajoutant qu’à sa connaissance le pauvre homme n’avait pas d’autre parent que Rigg, qu’il avait dit être particulièrement indisposé contre lui ; et ce fut tout.

En rentrant chez lui, Lydgate eut la visite de M. Farebrother. Le vicaire n’était pas venu en ville le jour précédent ; mais la nouvelle qu’on procédait à une saisie dans la maison de Lydgate était arrivée à Lowick vers le soir, apportée par M. Spicer, cordonnier et sacristain de la paroisse, qui la tenait de son frère, le respectable poseur de sonnettes de Lowick-Gate. Depuis le soir où Lydgate était descendu de la salle de billard avec Fred Vincy, les réflexions de Farebrother à son sujet avaient été assez mélancoliques. Jouer